mardi 15 décembre 2020

Le Bislama (bichelamar) du Vanuatu selon Wikipedia

 

LE BICHELAMAR OU BISLAMA
de L’ARCHIPEL du VANUATU



Recherche sur internet - Bislama Source Wikipedia
Par Jean Van Son

Préface 

Constatant que beaucoup d’anciens ex néo-hébridais avaient eu de la chance de se retrouver grâce à Facebook. Et que les nouvelles retrouvailles nous permettraient de faire part des commentaires, des partages bien souvent en bislama. Donc, l’auteur de cette petite recherche aurait bien voulu la faire dédier à toutes les personnes désirant découvrir l’origine d’un langage que depuis tout petit, beaucoup d’entre nous a eu l’occasion de s’en servir comme une langue véhiculaire. Merci en vous souhaitant bonne chance à Toutes et à Tous.

Yumi stap lukluk se fulap blo olgeta we oli bon long Niu Hebridis bifo oli wantem talem tankio lo Facebook blo givim janis blo faenemaot ol olfala mo niufala fren blo olgeta. Evriwan i glat tumas blo save tokbaot long ol naes souvenir blo bifo, olgeta i hapi mo stap serem ol tingting blo olgeta wetem ol toktok. Fulap oli no fogetem mo stap usum lanwis blo bislama. Mi stap lukluk mo faenem long wikipedia oli raetem histri blo bislama. Taswe mi wantem putum histri ia long Blog blo evriwan blo yumi i luksave histri blo hem. Tankio mo wisim gudlak long evriwan.



LE BISLAMA de l’archipel du Vanuatu

Le bichelamar, aussi appelé bichlamar ou bislama (autonyme : bislama), est un créole à base lexicale anglaise, parlé au Vanuatu (anciennes Nouvelles-Hébrides).

C'est la langue véhiculaire de cet archipel qui compte, par ailleurs, environ 130 langues vernaculaires. Depuis son indépendance en 1980, c'est aussi l'une des trois langues officielles de la République du Vanuatu, à égalité avec le français et l'anglais.

Origine du nom

Le mot bichelamar vient du portugais bicho do mar « bête de mer » qui désigne un animal marin, l'holothurie1. En français, cet animal est appelé concombre de mer, mais parfois aussi bêche de mer ou biche de mer, notamment dans l'océan Pacifique (Nouvelle-Calédonie...). L'anglais ne connaît que sea cucumber. Les holothuries sont un produit consommé par les Chinois : leur commerce se fit d'abord avec les Malais, puis il s'étendit au Pacifique-Sud. Au milieu du xixe siècle, des trafiquants, les beachcombers (« tamiseurs de plages » ou « batteurs de grève »), allèrent la ramasser sur les récifs des îles mélanésiennes pour la revendre en Chine. La langue parlée entre ces navigateurs et les populations locales, sorte de sabir à base d'anglais et de quelques autres langues comme le portugais, constitue la toute première forme du futur pidgin qui allait se répandre dans toute la Mélanésie. C'est ainsi que le terme bichelamar a fini par désigner l'une des variantes de ce pidgin. La forme bislama est la prononciation de ce même mot dans le pidgin lui-même, et sa graphie officielle dans cette langue.

Histoire

Dans la première moitié du xixe siècle, la Polynésie a été le lieu d'une importante pêche à la baleine. De nombreux autochtones ont été engagés dans les équipages des baleiniers. C'est l'origine d'un premier pidgin utilisé entre membres de ces équipages. Le nombre de baleines a décru progressivement, et donc leur pêche, mais le pidgin est resté comme langue de communication.

Dans le même temps, en 1827, la présence de bois de santal a été révélée dans l'île d'Erromango. Ce bois précieux, très prisé en Chine, a été l'objet d'un intense commerce effectué par les marchands australiens. Ces deux activités se sont ajoutées à l'exploitation de l'holothurie, et à son exportation vers la Chine.

Au cours du xixe siècle, le bichelamar est également parlé, parmi d'autres langues, en Nouvelle-Calédonie2.

Prière de cliquer sur le lien ci-dessous pour regarder la video:

Blackbirding
https://youtu.be/m0VIgCgdqyM

Mais aux environs de 1860, toutes ces activités déclinèrent. C'est à cette époque que se sont développées de nouvelles plantations en Australie, spécialement au Queensland : canne à sucre surtout, mais aussi coton et coprah. Ces cultures réclamant beaucoup de main d'œuvre, c'est près de 50 000 habitants du futur Vanuatu qui furent enlevés pour travailler dans les plantations, au cours d'une période connue sous le nom de « Blackbirding ». Les travailleurs étaient engagés pour une durée théorique de 3 ans, mais certains ont effectué deux, voire trois fois cette période. Les travailleurs venant d'îles différentes, et donc parlant des langues différentes, utilisèrent naturellement entre eux le pidgin qui émergeait alors. En effet, pour communiquer entre eux, ces travailleurs déracinés utilisaient un parler véhiculaire, comportant un vocabulaire anglais mais conservant la syntaxe des langues mélanésiennes. Ce pidgin est à l'origine du tok pisin aujourd'hui parlé en Papouasie-Nouvelle-Guinée ; du pijin parlé aux îles Salomon ; et du bislama parlé au Vanuatu.


Biches de mer séchées

Pourquoi les holothuries (biches de mer) sont tellement appréciées en Chine?

Certains des comportements des holothuries (durcissement, expulsion des tubes de Cuvier, éviscération) ont valu d'après l'écrivain aventurier Henry de Monfreid aux holothuries de Mer Rouge le nom vernaculaire et imagé de Zob el Bahar (le pénis de la mer) et ont initié une pêche destinée à la préparation (réputée aphrodisiaque) de l'holothurie séchée, à destination du marché chinois, et entrant entre autres dans les spécialités culinaires orientales.

Mets particulièrement recherchés à l’occasion des fêtes de mariage et autres festivités chinoises, les holothuries sont également prisées pour leurs qualités aphrodisiaques.

 

Les plats succulents chinois à base de holothuries

À la fin de la période du Blackbirding, alors que les travailleurs rentraient chez eux autour de 1910, le bislama s'est stabilisé linguistiquement, puis a commencé à se répandre comme lingua franca, dans tout l'archipel du Vanuatu (alors nommé les Nouvelles-Hébrides). Lors de l'indépendance en 1980, il devient langue officielle, aux côtés du français et de l'anglais. De plus, en 1981, les Églises de Vanuatu ont accepté d'utiliser le bislama comme langue de communication avec leurs fidèles. Tout ceci a considérablement renforcé la position de cette langue, peu considérée jusque-là. Au cours des dernières décennies, les courants migratoires, l'urbanisation, les mariages entre groupes linguistiques différents, le livre et la radio ont contribué au processus de créolisation du pidgin-english : le bislama, dans les deux zones urbaines du pays (Port-Vila et Santo), est ainsi devenu la première langue de nombreux locuteurs qui ont cessé de parler leur langue d'origine. Il garde néanmoins son statut de pidgin (langue véhiculaire) dans les zones rurales du Vanuatu, qui continuent encore aujourd'hui à parler les langues vernaculaires d'origine.

Le bislama est actuellement la langue la plus utilisée dans l'archipel du Vanuatu, aussi bien dans la vie quotidienne que dans les médias ou au parlement, faisant office de terrain neutre dans un pays partagé entre les influences française et anglaise.

Alphabet et prononciation

(Remarques: les consonnes C, Q, X, Z n’existent pas dans l’alphabet bislama)

Voyelles
A, I, O = comme en français
E = /e/ ou /ɛ/
U = /u/

Consonnes
B, D, F, K, L, M, N, P, R, S, T, V, Y = comme en français
G = /ɡ/, souvent confondu avec K
H = comme en anglais, muet chez certains locuteurs
J = entre /dʒ/ et /tʃ/
W = /w/, comme dans watt

Diphtongues

AE = proche de aille (/aj/)
AO = proche de l'anglais ow (/əʊ/)

 Grammaire

Pronoms personnels

Singulier
mi ( < me ) : je
yu ( < you ) : tu
hem ( < him ) : il, elle
Duel
yumitu ( < you me two ) : nous deux inclusif (toi et moi)
mitufala ( < me two fellow ) : nous deux exclusif (moi et lui)
yutufala ( < you two fellow ) : vous deux
tufala/tugeta ( < two fellow, together ) : eux deux, ensemble

Triel
yumitrifala ( < you me three fellow ) : nous trois inclusif (vous deux et moi)
mitrifala ( < me three fellow ) : nous trois exclusif (nous trois)
trifala ( < three fellow ) : eux trois

Pluriel
yumi ( < you me ) : nous inclusif (nous tous)
mifala ( < me fellow ) : nous exclusif (eux et moi)
yufala ( < you fellow ) : vous (>3) 
ol/olgeta ( < all (to)gether ) : eux, elles (>3)

Phrase de base

Il n'y a pas de verbe être utilisé comme copule.
mi dokta = je suis docteur
yu smol = tu es petit
Le mot i est utilisé pour indiquer la fin du groupe sujet à la troisième personne du singulier.
hem i dokta = il est docteur
haos i waet = la maison est blanche
Il est présent même lorsque le sujet est omis.
i smelem gud = ça sent bon
Le pluriel est introduit par ol, i devenant alors oli.
ol haos oli waet = les maisons sont blanches

 Verbes

Les verbes sont soit invariables, soit possèdent deux formes.
Verbes invariables :
kakae = manger (également « nourriture »)
swim = doucher (également « baigner »)
dring = boire
Verbes variables :
giv / givim = donner
bon / bonem = brûler, naître
kuk / kukum = cuire, cuisiner
La forme en  em indique que le verbe possède un complément d'objet direct. Par exemple :
haos i bon = la maison brûle
mi bonem haos = je brûle la maison

Marqueurs aspectuels

no : ne... pas
hem i no kakae yam = il ne mange pas d'igname
nomo : ne... plus (placé avant le prédicat)
hem i nomo kakae yam = il ne mange plus d'igname
nomo : ne... que (placé après le prédicat)
hem i kakae yam nomo = il ne mange que de l'igname
neva : ne... jamais
hem i neva kakae yam = il ne mange jamais d'igname
tes : l'action vient tout juste de se produire
mifala i tes wekap = nous venons de nous réveiller
stat : commencer, début d'un processus
hem i statem kukum kumala = elle vient juste de commencer à faire cuire les 
stap : action en train de se dérouler, avoir l'habitude
hem i stap kukum kumala = elle est en train de faire cuire des patates douces / elle a
l'habitude de faire cuire les patates douces
bin : lorsque l'action se déroule à un moment précis du passé
hem i bin go long Kanal = il est allé à Luganville (principale ville de Santo)
finis : exprime l'accompli
hem i kakae finis = il a fini de manger
mas : devoir, obligation
hem i mas kakae = il doit manger
traem : essayer, tenter
hem i traem singsing = il essaie de chanter
wantem : vouloir, désirer
hem i wantem go long Kanal = il veut aller à Luganville
mi wantem kaekae = Je veux manger
save : pouvoir, savoir, capacité
mi save toktok bislama = je sais parler le bichelamar
bambae (ou seulement bae): future
hu ia bambae i karem yu i go kasem haos ? = qui donc t'emmenèneras jusqu'à la maison ?
niu nem ia we bambae hem i tekem = le nouveau nom qu'il adoptera
supos (ou seulement spos ou sipos) : si, exprime la supposition
supos yumitufala i faenem pig ia, bae yumi kilim hem = si nous trouvons ce cochon sauvage, nous le tuerons

Prépositions

Blong (Blo)
Peut se traduire par "de" ou "pour". Dans un discours rapide, peut être raccourci en blo.
Indique une relation d'appartenance.
haos blong mi = ma maison
naef blong yu = ton couteau
Indique une relation plus générale entre déterminant et déterminé.
wil blong trak = pneu de voiture
mit blong pig = viande de cochon
Indique une fonction ou un but.
buk blong rid = livre de lecture 
wota blong dring = eau potable
mi go long taon blong pem bred = je suis allé en ville pour acheter du pain
Indique un trait de caractère ou une origine.
hem i man blong drink = c'est un ivrogne
hem i blong Tanna = il est de Tanna
Long
Peut se traduire par "à", "dans", "sur" ou "avec". Dans un discours rapide, peut être raccourci en lo.

Indique une localisation.
bred i stap long tebol = le pain est sur la table
mi stap slip long haos = je dors dans la maison
Indique le moyen, l'instrument.
mi kam long trak = je suis venu en voiture
mi katem frut long naef = je coupe un fruit avec un couteau
Indique une comparaison.
Frut ia i mo gud long taro ia = ce fruit est meilleur que ce taro
kava long Tanna i mo strong long kava long Santo = le kava de Tanna est plus fort que le kava de Santo

Wetem
Peut se traduire par "avec", "en compagnie de".
Indique l'accompagnement.
mi kam wetem yu = je viens avec toi

Olsem
marque l'identité, la ressemblance
wan fis olsem sak = un poisson comme un requin
wud ia i strong olsem ayan = ce bois est dur comme du fer

From
Peut se traduire par "à cause de".
Indique la cause.
mi bin kam from hariken = je suis venu à cause de l'ouragan

Interrogatifs

Hamas : combien ? 
Hamas mane ? : combien ça coûte ?
I hamas ? : C'est combien ?
Hu ? : qui ?
Woman ia hu ? : Qui est cette femme ?
Nem blong man ia hu ? : Quel est le nom de cet homme ?
Wanem : quoi ?
Yu wantem wanem ? : Que veux-tu ?
Wanem nem blong yu ? Quel est ton nom ?
Wiswan : lequel ?
Yu tekem wiswan ? : Lequel prends-tu ?
Wea : où ?
Yu go wea ? : où vas-tu ?
Wanem taem : quand ?
Stoa i klos long wanem taem ? : À quelle heure ferme le magasin ?

Nombres

Cardinaux
1 : wan; 2 : tu; 3 : tri ; 4 : fo; 5: faef; 6 : sikis: 7 : seven; 8 : eit ; 9 : naen; 10 : ten; 11 : leven ; 12 : twelef; 13 : tetin; 14 : fotin  15 : feftin ; 16 : sikistin ; 17 : seventin; 18 : eitin; 19 : naentin 20 : twante; 30 : tete; 40: fote; 50 : fefete; 60 : sikiste; 70 : sevente; 100 : handred

Ordinaux
1er: nambawan (ou fes); 2e: nambatu; 3e: nambatri…

Déterminants

wan : un(e)
sam-fala : des, quelques (sam-fala man) 
plante : beaucoup de (Plante man)
ol : les fruits (Ol frut)
wanwan : un par un (wanwan taem)
evri : tous, chaque (evriwan blo yumi)
sam we long : environ (Sam we long fifti vatu)
ia : ce, cette (Ples ia i klin)

Superlatif

Se construit avec le terme « mo »
ol mo naes buluk : les plus beaux bœufs
Wan mo gud rod : une meilleure route

Quelques exemples

halo : Bonjour
olsem wanem : Comment vas-tu ?
i gud (nomo) : (très) bien
Tankyu tumas : Merci beaucoup
Plis : s'il te plait
Gudmoning : Bonjour
Gudnaet : Bonsoir, bonne nuit
Tata : au revoir
Allez : au revoir
lukim yu : À tout à l'heure, au revoir
Wanem i rong long yu ? : Quel est ton problème ? Qu'est-ce qui ne va pas ?
Wet smol : attend un peu
Hem i man blong dring Tusker : C'est un buveur de bière (de Tusker, la bière locale)
Baramin– pubel - kontena 
Graon i sek : Tremblement de terre
basket blong sisit : boyau, intestine
basket blong titi : soutien-gorge
hem i gat gras tumas man ia : Cet homme est poilu
Pepet/bebet : insecte
Nakamal : case des hommes

En France Le bislama est enseigné à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Paris), dans le premier cycle de langues océaniennes




Port Vila blo YUMI

L’auteur de cette petite recherche et du BLOG aimerait vous exprimer ses grands remerciements  à vous tous d’avoir lu et suivi ce récit. Et vous adressant ses meilleurs voeux de bonheur et prospérité. À la prochaine. Lukim Yu...

Prière de cliquer sur ce lien pour écouter l’hymne national du Vanuatu en bislama :

"Yumi Yumi Yumi" - Vanuatu National anthem Vocal - YouTube




 

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